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« Ma vie à Qaanaaq » (niveau sixième).

► Cycle 3, Sixième, Géographie, Thème 2 : habiter un espace de faible densité, sous-thème 1 : habiter un espace à forte(s) contrainte(s) naturelle (s) ou/et de grande biodiversité.

Une proposition de Monsieur VAILLANT Timothée.

Comment vivrais-je dans un espace froid ? Voilà un résumé possible de l’activité proposée en géographie. Celle-ci s’ancre en 6ème sur le thème « Habiter un espace de faible densité » et plus précisément sur la séquence « Habiter un espace à fortes contraintes naturelles ». Dans les séquences de géographie en 6ème, l’accent est mis sur la notion d’habiter un territoire, donc sur le témoignage d’acteurs qui vivent dans le territoire étudié. Ainsi, dans cette activité, les élèves doivent tout d’abord réaliser une capsule audio d’un récit imaginaire de leur vie à Qaanaaq, un village du Groenland, après l’avoir préalablement localisé. Ce faisant, ils entrent ici dans le champ de la géographie des représentations, point de départ d’une réflexion géographique s’appuyant sur celles qu’ont les élèves d’un espace froid. Après avoir incarné un acteur vivant à Qaanaaq, les élèves étudient ensuite, à l’aide d’un fichier kmz composé de plusieurs documents de natures variées, ce village afin de comprendre les contraintes de vie dans un espace froid et les adaptations nécessaires. Enfin, les élèves reprennent leur personnage et racontent, dans une seconde capsule audio, leur vie et leur intégration à Qaanaaq, en s’appuyant sur les connaissances acquises lors de l’étude du village, afin de faire un récit le plus « vrai » possible. Cette seconde capsule permet de confronter la première représentation de ce espace à la seconde en y ajoutant les connaissances vues en classe.

1. Intitulé

« Ma vie à Qaanaaq ».

2. Rappel : Compétences particulièrement travaillées

  • S’exprimer à l’oral pour penser, communiquer et échanger
  • Ecrire pour structurer sa pensée et son savoir, écrire pour argumenter et écrire pour communiquer et échanger.
  • S’approprier et utiliser un lexique historique et approprié
  • Nommer, localiser et caractériser des espaces

3. Hypothèse :

Il est possible de s’interroger sur les plus-values que l’oral peut apporter sur le travail écrit. En effet, l’oral peut être à la fois plus motivant pour l’élève et éventuellement constituer une porte d’entrée privilégiée vers l’écrit.

Améliorer un texte, revenir dessus pour l’enrichir, le modifier, le corriger… sont des stratégies de relecture de l’écrit parfois difficiles à mettre en œuvre par l’élève. Ainsi, proposer aux élèves de produire une capsule audio ne permet-il pas d’utiliser ces stratégies de relecture de l’écrit plus facilement et donc d’accroître la motivation chez l’élève ?

Travailler par l’oral permet de dépasser les blocages que certains élèves peuvent éprouver avec l’écrit et évacuer certaines difficultés spécifiques à l’écrit : ponctuation, graphie, orthographe. 

Une activité orale enregistrée permet à l’élève de s’écouter immédiatement et de pouvoir s’enregistrer à nouveau en autonomie afin d’améliorer le rendu de son travail. Cela est permis par l’outil numérique utilisé. C’est en cela que l’outil numérique est une aide et un facilitateur de production orale de qualité par sa simplicité d’utilisation et par son immédiateté.

Pouvoir produire plusieurs enregistrements, s’écouter et les comparer permettent à l’élève de s’auto-évaluer, d’apprendre par l’erreur, de choisir la capsule audio qu’il conservera et donnera à l’enseignant pour évaluation. Ainsi, l’élève fait un réel travail de correction de la langue essayant de formuler au mieux ses idées. L’oral facilite ce travail sur la langue en travaillant le vocabulaire et la syntaxe, ce qui aurait été plus difficile en passant seulement par l’écrit.

La différenciation pédagogique sera mise en avant par l’amélioration et l’enrichissement du premier enregistrement écouté et annoté par l’enseignant. Le second enregistrement sera ainsi complété par les connaissances construites en classe et par les aides données par l’enseignant après le premier enregistrement.

4. Méthode : Description pratique de la mise en œuvre

Nous pouvons distinguer trois temps dans la mise en œuvre :

  • dans un premier temps, les élèves doivent tout d’abord réaliser une capsule audio d’un récit imaginaire de leur vie et de l’intégration à Qaanaaq, un village du Groënland, en incarnant un individu avec une activité ou une profession prédéterminée en fonction du niveau des élèves. Cette activité se fait en classe entière dans une salle de classe normale avec des enregistreurs numériques portables.
  • les élèves étudient ensuite, à l’aide d’un fichier kmz (fichier construit avec le logiciel dans lequel plusieurs documents sont insérés), le village de Qaanaaq afin de comprendre entre autres les contraintes et les adaptations nécessaires pour y vivre. Cette activité se fait en salle pupitre.
  • les élèves reprennent enfin leur personnage et racontent dans une seconde capsule audio, leur vie et leur intégration à Qaanaaq, en s’appuyant sur les connaissances acquises lors de l’étude du village afin de faire un récit le plus « vrai » possible. Cette activité se fait en salle pupitre pour que les élèves puissent écouter leur enregistrement pendant que d’autres s’enregistrent.

Ces trois temps nécessitent un travail en autonomie lors de la rédaction du texte et sa mise en voix. Puis les élèves travaillent sur un dossier documentaire en prélevant des informations qui sont ensuite mutualisées pour dégager la trace écrite. Ensuite, l’activité se termine par un retour sur leur texte initial qu’ils doivent nourrir de ce qu’ils ont appris à l’aide du dossier documentaire en autonomie. Enfin, les élèves s’enregistrent de nouveau et ils peuvent le faire plusieurs fois afin de produire un récit oral qui soit le mieux réussi possible.

5. Méthode : Action des élèves – mise en apprentissage de la compétence

La première capsule audio sert d’évaluation formative puisque à l’issue de celle-ci l’enseignant positionne l’élève sur les différentes compétences et s’entretient avec lui si cela est nécessaire afin qu’il améliore son travail pour la seconde capsule. Les élèves s’auto-évaluent grâce à une fiche qui liste des critères de réussite.

Lors du deuxième temps, dans le dossier documentaire, les élèves disposent du témoignage de Kathrine Holte, traduit et enregistré par l’enseignant. Cela leur permet d’avoir un exemple, sous la forme d’un journal de bord, du quotidien d’une personne à Qaanaaq et de la difficulté d’y vivre.

Lors du troisième temps, les élèves ont la possibilité de s’enregistrer autant de fois qu’ils le jugent nécessaire et de comparer leurs enregistrements afin de choisir celui qui leur semble le plus à même d’obtenir la meilleure évaluation.

6. Méthode : Action de l’enseignant

L’enseignant relit le premier travail écrit des élèves en soulignant les erreurs de contenus et les erreurs de langue car celles-ci auront des incidences sur le résultat oral.

L’enseignant récupère et écoute tous les premiers enregistrements et les rend aux élèves en évaluant leur niveau dans les différentes compétences listées. Cette évaluation est formative.

L’enseignant évalue enfin la seconde capsule comme évaluation formative.

7. Conseil : Obstacles et modifications possibles

Au terme de cette activité, il est possible de faire plusieurs remarques. C’est une activité qui nécessite du temps et qui peut être frustrante pour les élèves puisque lors de la seconde capsule audio, certains élèves auraient souhaité réaliser encore des essais. Ils avaient repéré des erreurs dans leur enregistrement, mais l’heure de cours était terminée.

Une autre limite de ce travail est le caractère peu naturel de l’oral puisque les élèves ont tendance à lire leur texte.

Une difficulté a aussi été rencontrée lors de la distribution des rôles. En effet, certains élèves ont émis le souhait de choisir leur rôle plutôt que de le subir. D’autres n’aimaient pas le rôle qu’ils devaient incarner alors que celui-ci avait été donné pour faciliter l’identification de l’élève à son personnage.

8. Complément : Les intérêts du numérique

L’utilisation de l’enregistreur numérique dans le cadre d’un oral revêt plusieurs avantages. Tout d’abord, la facilité et la rapidité d’utilisation ont permis aux élèves de produire plusieurs enregistrements et donc de s’impliquer dans leur évaluation en les comparant et en choisissant celui qui leur semble le meilleur. Ainsi, les élèves s’initient à l’auto-évaluation. En outre, il ne faut pas négliger la difficulté qu’il peut y avoir à pratiquer un oral devant plusieurs personnes. L’enregistreur numérique permet finalement de faire un oral « privé » qui n’est pas entendu par les autres élèves. Même si ce n’est pas la finalité d’un oral que d’être sans public, le faire de cette manière permet d’éviter l’écueil de la timidité. Cette pratique peut être une première étape dans le cadre d’une progressivité de la pratique de l’oral

9. Complément : Ressources et outils numériques mobilisés

Pour cette activité, un enregistreur numérique portable, un casque et un ordinateur ont été utilisés. L’enregistreur numérique portable a permis aux élèves de s’enregistrer facilement n’importe où dans la salle de classe, puis ils le connectaient à un ordinateur pour récupérer le fichier et l’écoutaient à l’aide d’un casque connecté à l’ordinateur. Ainsi, pendant qu’un élève écoutait son enregistrement, il pouvait donner l’enregistreur numérique à un autre élève. Je disposais au total de 6 enregistreurs numériques portables.

Annexes

Le Sway de présentation : https://sway.office.com/L5jJFCmTUXJABGEL?ref=Link

Fiche d’évaluations :