Langues et Cultures de l'Antiquité dans l'académie de Lille

Baccalauréat 2023

Vous trouverez ici le rapport de jury, les sujets et les programmes limitatifs de  la session 2023 de Littérature et Langues et Cultures de l’Antiquité en latin et en grec.

Dans l’Académie de Lille, 28 élèves de terminale passaient pour la sessions 2023 l’épreuve de spécialité LLCA-Latin, 9 l’épreuve de LLCA-Grec ancien.

2052 élèves du cycle terminal des voies générale et technologique se sont inscrits cette année en LCA au baccalauréat : 1694 en latin et 358 en grec.

Pour télécharger le document, cliquez ici.

En latin :

En grec ancien :

Consulter notre dossier « Le latin et le grec ancien au baccalauréat » (annales & programmes) : https://pedagogie.ac-lille.fr/langues-cultures-antiquite/le-latin-et-le-grec-ancien-au-baccalaureat/

En latin :

En latin, pour les années scolaires 2022-2023 et 2023-2024, les œuvres retenues sont les suivantes :

  • Virgile, Énéide, chant VI (dans Énéide, tome II, livres V à VIII, texte établi et traduit par Jacques Perret, Paris, Les Belles Lettres, 1978, collection des universités de France, série latine, volume n° 89).
  • John Maxwell Coetzee, L’Âge de fer, traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Sophie Mayoux, Paris, Points, 2002.

La confrontation entre ces deux œuvres s’inscrit dans le cadre de l’objet d’étude « L’homme, le monde, le destin » et du sous-ensemble « Les voix du destin : oracles, prophéties et rêves », et est construite autour des thématiques de la descente aux enfers et de la promesse d’une ère nouvelle.

Œuvres à très forte portée politique et nationale, le chant VI de l’Énéide de Virgile et L’Âge de fer de John Maxwell Coetzee se déroulent tous deux en enfer, celui, mythique, dépeint par Virgile, où Énée reçoit, de la bouche de son père Anchise mort, la prophétie de l’éclatante destinée de sa lignée et celui, bien réel, décrit par John Maxwell Coetzee où l’héroïne du roman, Elizabeth, apprend, au seuil de la mort, de son confident chargé de la guider dans ses derniers moments, la promesse d’une ère nouvelle pour l’Afrique du Sud. C’est donc de ces deux mondes tout aussi sombres et inquiétants l’un que l’autre, où aucune place n’est a priori laissée à l’espérance, que point cependant la lumière, car aussi bien le chant VI de l’Énéide que L’Âge de fer prophétisent la naissance de deux nouvelles nations, Rome, qui sera gouvernée sagement par les descendants d’Énée (au premier rang desquels figure Auguste), et l’Afrique du Sud, une fois qu’elle sera débarrassée des dirigeants criminels qui la gouvernent depuis trop longtemps. L’exaltation patriotique demeure donc au cœur des préoccupations de ces deux auteurs même si elle ne s’exprime pas de la même manière et dans la même temporalité, car, si Virgile chante la gloire de Rome au moment où le nouveau régime fondé par Auguste est déjà en place, il n’en est rien de John Maxwell Coetzee dont le roman est antérieur de quelques années à la chute du régime de l’apartheid.

En grec ancien :

En grec, pour les années scolaires 2022-2023 et 2023-2024, les œuvres retenues sont les suivantes :

  • Homère, Odyssée, chants XIX et XXIII (dans Homère, Odyssée, chants XVI à XXIV, Les Belles Lettres, Classiques en poche, Paris, 2001) ;
  • Jean Giono, Naissance de l’Odyssée  (Grasset, Les Cahiers Rouges, Paris, 1938).

La mise en regard de ces deux œuvres s’inscrit dans le cadre de l’objet d’étude « L’homme, le monde, le destin » et du sous-ensemble « Le « grand théâtre du monde » : vérité et illusion ». Elles exhibent le retour d’Ulysse à Ithaque, moment où le héros cherche à se rétablir dans ses différents rôles de père, de maître, d’époux et de fils.

Problématique

En mettant en évidence ce qui unit et différencie les deux textes, la réflexion principale conduit à aborder avec les élèves la tension qui existe entre vérité et mensonge. Elle concerne tout autant le personnage d’Ulysse – « Il disait des mensonges auxquels il donnait l’apparence du vrai. » (Homère, Odyssée, XIX, 203) ; « […] il avait menti, menti d’affilée, comme on respire, comme on boit quand on a soif, tant et tant qu’il ne connaissait plus le vrai du faux, qu’il n’y avait plus de vrai dans sa vie, son imagination cristallisant sur chaque brin de vérité une carapace scintillante de mensonges. » (Jean Giono, Naissance de l’Odyssée, Première partie, III, p. 76) – que celui de Pénélope et son recours à la mètis mis au jour par son activité de tissage, sa décision d’organiser l’épreuve de l’arc et la mise à l’épreuve d’Ulysse.

Le travail avec les élèves peut également donner lieu à des perspectives complémentaires, qui peuvent croiser la réflexion principale : la relation au sein du couple royal, la figure de Pénélope, la création de deux univers littéraires et poétiques, la question de l’identité, celle de la reconnaissance, etc.

Sources : https://www.education.gouv.fr/bo/22/Hebdo13/MENE2207851N.htm