Les différentes conceptions morales.
En démocratie, il n’existe pas une conception unique de la morale. Respectueux de la liberté de conscience, les professeurs ne sont pas appelés à « faire la morale » mais à « parler de morale », c’est-à-dire à permettre aux élèves de dépasser les intuitions morales pour développer des critères de validité des jugements moraux. Le tableau qui suit, élaboré par Mme Duchange, professeur de philosophie, présente de façon synthétique les différentes conceptions morales que le professeur doit identifier.
Les morales de l’autorité :
L’individu trouve la norme de son action dans une instance autre que lui-même : il peut s’agir de Dieu, de la Nature, ou de la Société via ses Traditions…
A chaque fois il y a l’image d’une supériorité avec laquelle l’individu ne peut rivaliser, ce qui rend impossible toute tentative pour remettre en question les règles émanant de ces autorités transcendantes.
Les morales de la raison sont un refus des morales de l’autorité.
Elles valorisent l’autonomie (par opposition à l’hétéronomie des morales de l’autorité, où on reçoit la règle de sa conduite de l’extérieur).
Pour savoir ce que nous devons faire moralement, il faut faire usage de notre raison. On peut distinguer ici deux grandes conceptions morales : le conséquentialisme et le déontologisme.
- Le conséquentialisme (Bentham, Peter Singer…), une morale des conséquences
La raison intervient sous forme d’une sorte de calcul des conséquences :
Il s’agit alors de déterminer par un calcul rationnel la solution qui conduit à un maximum de bonnes conséquences, et à un minimum de mauvaises conséquences
Le calcul des conséquences doit être :global et impartial
- Le déontologisme (Kant…), une morale des principes
Ce qui importe est que la volonté soit en accord avec la loi morale.
La loi morale est universelle (une action est morale seulement si nous pouvons rationnellement nous représenter un monde dans lequel tout le monde accomplit cette action).
Il importe également de respecter la dignité de chaque personne ; on ne peut pas traiter un individu seulement comme un moyen, on doit toujours en même temps se rappeler qu’il est une personne, une fin en soi.