Un enseignement moral et civique, ça veut dire quoi ?

 L’enseignement moral et civique a été introduit par le BO n°6 du 25 juin 2016. Afin de profiter pleinement de la liberté pédagogique que les programmes laissent dans sa mise en œuvre, il est nécessaire de mesurer les finalités et le sens de cet enseignement. Vous trouverez sur le site Eduscol de précieux éléments et ce court article ne vise qu’à clarifier les termes employés.

Une ambition réaffirmée : un enseignement civique.

L’EMC poursuit l’ambition de former un citoyen autonome et éclairé, capable le moment venu de participer à la vie de la Cité.

Il s’agit pour cela de faire acquérir aux élèves une culture morale et civique, i.e. un ensemble de valeurs, de connaissances et de pratiques. Cela passe par la connaissance d’objets d’enseignement, par le développement d’une aptitude à raisonner et à vivre en société, mais aussi par un partage réussi des valeurs républicaines, fondé sur une « appropriation libre et éclairée ».

Ces dernières, inscrites dans les déclarations des droits de l’homme, sont le respect de la dignité humaine, la liberté, l’égalité, la solidarité, la laïcité, l’esprit de justice et le refus des discriminations.

L’objectif est ainsi de renouer l’individu et le commun, le moral et le civique, la personne et le citoyen. Dans cette optique, la dimension morale de l’EMC est indispensable.

Une dimension morale indispensable.

Un projet éducatif porte toujours une dimension morale, assumée ou pas, explicite ou pas, et la seule dimension civique ne suffit pas à définir un projet de formation complète de l’élève.

Il s’agit ici de permettre aux élèves de dépasser les intuitions morales pour développer leur capacité à apprécier et à discuter les jugements moraux. Cela suppose de clarifier les idées, les jugements, les raisonnements moraux sans chercher à imposer une conception morale particulière.

L’EMC n’est donc en aucune façon un enseignement moralisateur : les professeurs ne sont pas appelés à « faire la morale » mais à « parler de morale ». Il ne leur est pas demandé d’inculquer les principes d’une « vie bonne » et il ne leur est d’ailleurs pas possible de délivrer une conception particulière du bien.

L’EMC se réclame ainsi de la raison et porte une morale civique et laïque :

  • civique car en lien étroit avec les principes et les valeurs de la citoyenneté républicaine et démocratique ;
  • laïque car elle refuse toute transcendance et se place sur un autre plan que les morales convictionnelles. Il s’agit d’une « morale horizontale et trouée » (J. Baubérot).

Il s’agit donc bien d’un enseignement moral et civique.