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Boissons énergisantes : quelle fiabilité des publications sur le sujet ?

Estelle Deschutter, professeure documentaliste au collège Simone de Beauvoir, aborde la question des informations scientifiques avec ses élèves de 5ème.

Contexte : en collaboration avec les enseignants de SVT, les élèves de 5e explorent la notion d’information scientifique. Après avoir défini les concepts d’ »information » et de « source », ils analysent des exemples de publications scientifiques et participent à un jeu de cartes visant à évaluer le niveau de confiance à accorder à différentes sources.

Public : 5ème.

Objectifs : dans le cadre d’un point de programme en SVT sur les besoins du corps humain, les élèves de 5e analysent les contenus liés aux boissons énergisantes pour questionner les informations pseudo-scientifiques en ligne. En s’appuyant sur les compétences EMI développées en 6e, ils élaborent une check-list collaborative de fiabilité des sources, exposée au 4C. Cette activité inclut une réflexion sur l’impact des réseaux sociaux, des algorithmes, des « faux scientifiques » …

Compétences EMI

Compétences CRCN

Compétences psychosociales

Déroulé :

Rappel des définitions des termes essentiels (information scientifique, fiabilité, source) déjà abordés en 6e.

Par groupes, les élèves analysent six publications en lien avec le programme de SVT :

  • Un article d’un grand média,
  • Une vidéo YouTube pseudo-scientifique,
  • Une publicité,
  • Un post sur les réseaux sociaux,
  • Un article de l’ANSES ou d’un laboratoire de recherche,
  • Un avis d’internaute.

Pour chaque publication, les élèves :

  • Attribuent un indice de confiance (cartes de 0 à 3 étoiles).
  • Classifient la publication à l’aide des catégories suivantes (cartes “catégories”) :
    • Information scientifique
    • Information journalistique / vulgarisation
    • Croyance / rumeur
    • Opinion
    • Publicité
    • Fausse information
  • Si la source n’est pas connue, une recherche rapide sur le web est autorisée.

Présentation et échanges :
Chaque groupe choisit une publication, présente ses conclusions à l’oral et justifie ses choix à l’aide des consignes données. Les autres élèves réagissent et les points pertinents sont notés au tableau pour nourrir la réflexion collective.

Création collaborative :
À l’issue de l’activité, les élèves co-construisent une check-list de la fiabilité scientifique qui met en avant les critères suivants :

  • Une information scientifique fiable est claire, vérifiée, et repose sur des faits ou des expérimentations.
  • Elle est émise par des experts reconnus dans le domaine.
  • Elle est diffusée par une source de confiance (revue scientifique, média spécialisé, site officiel).
  • Elle est mise à jour régulièrement (date récente).

Exemple de réalisation :

Points clés à retenir :

  • De nombreux contenus pseudo-scientifiques circulent en ligne, notamment sur les réseaux sociaux (croyances, rumeurs, publicités, fake news).
  • Une information scientifique fiable provient de sources reconnues et sérieuses (experts, laboratoires, universités, journalistes spécialisés).
  • Les algorithmes des réseaux sociaux biaisent la hiérarchie des informations, favorisant les bulles de filtre et les contenus non vérifiés.

Prolongements :

  • Les élèves doivent répondre à la question : « Qui avait raison, Léa ou Yliess ? Justifie ton point de vue avec des arguments. »
  • La check-list est mise en valeur au 4C et utilisée comme référence pour une prochaine séance en SVT. Elle est également affichée devant les salles de sciences grâce à des affiches Canva réalisées par les élèves.
  • La collègue de SVT approfondit la démarche scientifique : hypothèse > expérimentations > observations > conclusion. Elle insiste sur le caractère évolutif des vérités scientifiques, les dangers des rumeurs dans ce domaine, et la vigilance face aux « faux scientifiques » autoproclamés.

Bilans :

La séance a été menée sur tout le niveau et a bien fonctionné. Si l’on ne dispose que d’1h elle peut être menée si les pré-requis sont présents, en gérant bien le temps (nous avions affiché un chronomètre pour la phase de classification des publications) et en établissant la check-list au fur et à mesure des remarques des élèves et des échanges lors des présentations.

La phase de préparation matérielle juste avant le démarrage de la séance est à prendre en compte : je disposais les documents et les cartes, affichais la vidéo, préparais au tableau la constitution des groupes et la consigne.

La séance a vraiment permis de réactiver ce qui avait été vu en 6ème, en ancrant les notions dans un point de programme de la discipline, ce qui a été apprécié également par les collègues de SVT car leur entrée de séquence s’est faite de façon originale.

Support :